





Le soleil n’était malheureusement pas au rendez-vous au Cap Nord. En hiver on chasse les Aurores boréales et en été on cherche le soleil de minuit. Alors, avant de redescendre trop au sud, nous avons scruté la météo et cherché un endroit d’où nous pourrions voir un beau soleil de minuit. Après avoir visité le joli village de Honningsvag, nous empruntons la route panoramique de Havoysund. C’est une route magnifique qui longe l’océan arctique. Nous passons une nuit dans une crique le long de cette route. Lorsque nous arrivons à Havoysund, nous sommes enchantés par la beauté du paysage. Une jolie randonnée nous emmène vers les falaises et les récifs. C’est là que nous nous rendons compte de la multitude de déchets que la mer ramène sur les plages. Ces plages de galets doivent être nettoyées régulièrement, nous passons près de monticules de sacs poubelle qui attendent d’être évacués. Certains s’amusent à construire des œuvres éphémères avec les objets échoués sur la plage.






Ce n’est pas toujours facile de trouver un bivouac, mais en Norvège, il n’y a pas ou très peu de restriction. Le bon sens et le respect des autres est la seule règle. Dans cette région de la Norvège ce n’est pourtant pas simple de trouver un endroit où bivouaquer. Il y a les routes principales et les chemins d’accès aux habitations. Il n’y a pas ou très peu de chemin d’accès à la nature. Les routes principales sont très bien aménagées avec des parkings, des toilettes, des aires de pique nique et même de quoi faire des feux et se mettre à l’abri des intempéries. A Hovoysund, c’est dans un parc éolien que nous avons fait étape. Surprenant comme endroit, mais c’était l’endroit idéal pour observer le soleil de minuit sur la mer… et nous n’avons pas été déçus, nous avons passé la soirée à regarder le soleil non pas se coucher, mais tourner autour de nous, à regarder les lumières changer, à admirer les reflets sur la mer… tout ça depuis la fenêtre, au chaud dans notre petite boîte fugueuse. Nous sommes sortis à minuit pour faire des photos 😉




Nous reprenons cette route panoramique dans l’autre sens. A peine quelques kilomètres après notre départ, la mer est comme en ébullition et là, juste en dessous de nous, un spectacle grandiose que je n’avais pas osé espérer. Nous nous arrêtons sur la route, les quelques autres véhicules font comme nous et nous admirons les dauphins. Nous reprenons la route malgré nous et quelques kilomètres plus loin, un autre spectacle, un peu plus habituel maintenant, c’est un troupeau de rênes qui nous oblige à ralentir. La beauté des paysages, la beauté de la nature, nous trouvons ici tout ce que nous avons espéré. La route nous conduit à la ville… Alta est une ville mais n’a rien de comparable aux villes que nous connaissons. Tout est calme, les habitations sont dispersées, le centre ville regroupe des centres commerciaux très calmes eux aussi. A Alta, nous avons visité la cathédrale des Aurores Boréales. C’est une cathédrale récente, revêtue de plaques de titane. A l’intérieur, les boiseries sont en chêne et la statue du Christ de 4,3m de hauteur est en bronze. L’ambiance du lieu m’a énormément marqué. Simple, sobre, grandiose et confidentiel à la fois… je me suis longuement imprégnée du lieu avant de faire des photos.





Après Alta, notre road book préparé en suivant les conseils du « guide du routard » et du site visitnorway.fr, nous conduit à un départ de randonnée. Nous marchons le long d’un fjord, la vue sur le glacier est magnifique. Le lendemain et le surlendemain, les petites randonnées nous conduisent à des cascades. De jolies balades avec des points de vue vertigineux. Ce qui est impressionnant ici, dans cette partie de la Norvège, c’est que ces lieux annoncés comme touristiques sont à peine indiqués, les accès sont des pistes très peu fréquentés. Les parkings sont petits et les balades très calmes et reposantes mème si parfois le chemin est très caillouteux ou si le dénivelé est important. Nous croisons effectivement quelques touristes, mais rien de comparable à ce que l’on peut rencontrer en France.









Nos premiers ferry nous conduisent à Tromso. C’est une ville animée avec des immeubles et de la circulation. Nous prenons un téléphérique pour profiter d’une vue panoramique sur la ville. Grâce à cette escapade, nous arrivons à la cathédrale arctique au moment où commence un concert d’orgue. Nous sommes encore bien au nord de la Norvège. J’imaginais cette région austère et rude, avec peu d’habitations et quelques villages de pêcheurs. Les petits villages de pêcheurs ressemblent plutôt à des grands centres de pêche industrielle et nous trouvons ici de nombreuses habitations. Les routes que nous empruntons sont parsemées de maisons, il y en a partout, c’est un habitat dispersé, chaque chemin conduit à une ou plusieurs maisons. Les maisons sont en bois, bien entretenues pour la plupart. Certaines sont même fleuries et ont un petit jardin (je n’y ai vu que des pommes de terre). Néanmoins, dans certaines régions, les abords sont comme à l’abandon, les motoneiges entreposées au milieu de friches et semblent attendre le retour de la neige. Pour une région où il fait froid une grande partie de l’année, nous sommes surpris de ne pas voir de volets aux fenêtres. Ce sont de maisons « normales » 😁 devant lesquelles sont souvent garés une caravane ou un camping car. Les motoneiges et déneigeurs sont stockés et laissent la place aux quads.












Nous continuons notre périple en empruntant la route panoramique de Senja. Le paysage a changé, des montagnes abruptes tombent dans la mer ce qui forme des fjords magnifiques. Nous profitons de cette route et faisons de courtes escales avec des bivouacs dans des petites criques. Le ciel étant plutôt bas avec un peu de vent, nous ne profitons pas beaucoup de l’extérieur, mais la vue depuis notre boîte est magnifique 🤩 Cette région est très touristique, nous croisons de nombreux camping-cars, vans et caravanes sur les routes. Les nombreux parkings permettent aux camping-cars de se garer un peu partout et nous ne voyons pas de grandes concentrations comme dans les endroits où tous les parkings sont interdits. Notre petit véhicule 4×4 nous permet de s’approcher de la mer et de profiter d’emplacements un peu plus « confidentiels » nous sommes néanmoins rarement seul. Nous quittons l’île de Senja pour découvrir d’autres îles qui feront l’objet d’un prochain article. Mais avant d’y arriver, la route traverse les montagnes où nous voyons des cascades et des chutes d’eau magnifiques. Nous avons d’ailleurs une belle surprise en nous baladant en soirée juste à côté de notre bivouac. L’eau chemine dans des amoncellements de rochers et jaillit de partout.

Nous avons passé une semaine sans avoir vu la nuit. depuis quelques jours, le soleil commence à se coucher, mais nous n’avons pas encore vu de changement, la luminosité en soirée est impressionnante. C’est déroutant cette luminosité, on est un peu perdu, on ressent la fatigue mais on n’a pas forcément envie de se coucher. Le soir, on obstrue les fenêtres pour cacher un peu la lumière mais si on se réveille au milieu de la nuit, on n’arrive pas à savoir si c’est le milieu de la nuit ou le matin, on est désorienté. Ces journées sans nuit nous ont fait réfléchir sur la notion de temps, sur le décalage horaire qui soulève tellement de remarques deux fois par an en France… Nos horloges biologiques seraient perturbées… Les gens, les bébés qui vivent ici vivent des mois sans nuit et des mois sans jour… cela nous fait relativiser beaucoup de choses sur ce que nous vivons au quotidien… En vacances, le rythme de la journée est souvent plus cool, ces journées à rallonge n’aident pas à avoir un rythme régulier. Nous prenons notre temps et nous n’avons aucune contrainte. On prend le temps le matin de faire une vidéo de présentation de notre boîte fugueuse, pour la pause pique nique, on se repose au bord d’un fjord, si on arrive un peu tard pour la rando jusqu’au glacier où jusqu’à la cascade cela n’a pas d’importance, nous ne serons pas dérangé par la nuit. Les grands espaces, les paysages grandioses et le temps semblent sans limite…
