Nous arrivons aux îles Lofoten le 31 juillet. Mais avant ça, nous avons dû faire un détour par Narvik. En faisant une vidéo sur un belvédère de l’île de Senja, le téléphone de Laurent s’est bloqué sur la page d’accueil. Impossible de l’allumer, impossible de l’éteindre. Nous avons essayé le redémarrage forcé mais sans résultat. Le téléphone de Laurent sert entre autre de téléphone, mais aussi de GPS (avec toutes les cartes de Norvège téléchargées et le parcours tracé avec les points d’interêt). Il sert aussi de télécommande pour le drone et de moyen de paiement avec les applications téléchargées pour les ferry ou pour les parkings… À Narvik, nous avons acheté un téléphone et trouvé suffisamment de réseau pour recharger tout ce dont nous avions besoin ou presque… Le prix du téléphone en Norvège est le même que si nous avions acheté ce même téléphone chez Boulanger en France et notre forfait internet nous a permis de tout recharger sans surcoût 😉 Mais si l’ancien téléphone ne redémarre pas, les photos et vidéos prises par Laurent depuis notre départ seront perdues… C’est donc avec un téléphone tout neuf et un grand soleil que nous arrivons dans les Lofoten. Nous avons trouvé un petit bivouac accessible uniquement aux 4×4 sur lequel nous pouvons installer le hamac et profiter de la jolie vue sur la mer. Bientôt, nous allons enfin découvrir les îles Lofoten qui nous font rêver. C’était avec le Cap Nord un but à atteindre. Si pour le Cap Nord, je n’avais pas d’attentes particulières, j’espère découvrir ici les fabuleux paysages qui m’ont fait rêver en regardant des photos ou des vidéos de voyageurs qui sont venus dans les Lofoten. Nous sommes toujours au Nord de la Norvège, au dessus du cercle polaire arctique. Les îles Lofoten sont reliées par des ponts ou des tunnels. Après avoir pris au moins 10 km de tunnels, sous la mer et sous la montagne, nous voici sur la route panoramique des Lofoten. Nous ne sommes pas déçu par le premier point de vue. Puis la route nous conduit à Svolvaer. C’est une des villes principales de l’archipel des Lofoten. Bien qu’elle soit très touristique, cette ville reste calme. C’est le départ d’excursions en mer en canoë, en voilier ou en bateau à moteur, essentiellement pour admirer les oiseaux marin dont les aigles de mer. Nous avons profité de cette étape pour déguster un délicieux fish and ships dans un restaurant en bord de mer. Notre visite des îles Lofoten commence plutôt bien.








Nous poursuivons la route avec la découverte d’un temple protestant tout en bois puis nous visitons Henningsvaer que les guides touristiques appellent la Venise des Lofoten. La route d’accès ressemble à une route de la Côte d’Azur au mois d’août ou presque… déjà là nous étions un peu refroidi… Nous avons réussi à trouver une place de parking pour la visite mais cette ville ne nous a pas enchanté. Nous n’avons pas trouvé de point de vue pour avoir une belle vision d’ensemble et surtout, nous avons choisi un jour de festival pour visiter. Il y avait des tentes partout dans la montagne. Nous avons donc continué notre route pour laisser la place aux festivaliers 😉 Sans vraiment être déçus, nous décidons de nous poser une journée en bord de mer pour découvrir la nature. Il fait beau, il fait chaud et nous partons pour une randonnée le long de la côte jusqu’à une plage de sable blanc. Nous avons dû rebrousser chemin avant d’atteindre notre but car le sentier passe par un éboulis avec de grosses pierres plates à escalader. Nous commençons à grimper en guidant Mala qui glisse sur les pierres. Cet éboulis est en à pic au dessus de la mer, nous entendons les vagues s’écraser avec fracas en dessous de nous… c’est là que nous avons décidé de faire demi tour. La randonnée est classée modérée… Lors des balades que nous avons déjà faites en Norvège, nous sommes régulièrement surpris par le fait que les points de vues ou les passages dangereux ne sont pas sécurisés comme ce qu’on a l’habitude de le voir en France. Est ce qu’ici chacun prend ses responsabilités… Néanmoins, nous avons été enchanté par cette randonnée. Le chemin est fréquenté, mais les lieux restent tranquilles. Nous avons marché au milieu des agneaux qui appellent leurs mamans, un peu plus loin c’est le cri d’une loutre de mer qui a attiré notre attention (elle était un peu trop loin pour avoir une jolie photo). Cette rando était déroutante à tous les niveaux, marcher dans les alpages mais au bord de la mer, sentir l’odeur des moutons et celle des algues en même temps, regarder la montagne et entendre la mer… même l’étonnante sculpture le long du sentier nous a mis la tête à l’envers 🙃 En fin de journée, le ciel s’est couvert sur la terre. A l’horizon, sur la mer, le ciel était dégagé et nous a permis de voir le soleil se coucher pour une petite nuit de trois heure et demie. Tout ici semble déroutant, quelque chose qui paraît être un obstacle est compensé par quelque chose de magnifique, tous les sens sont en permanence sollicités, on arrive facilement à tout relativiser, la beauté du paysage nous aide à voir les choses de façon positive…












L’étape suivante nous conduit à un musée Viking. La première partie du musée expose les objets retrouvés sur le site. La deuxième partie du musée est consacrée à l’artisanat de l’époque avec différents ateliers. C’est avec une météo mitigée que nous quittons le musée pour découvrir la fameuse plage que nous n’avons pas pu atteindre lors de notre randonnée. La route nous conduit à d’autres plages de sable blanc tout aussi magnifiques avec des eaux vert émeraude et la montagne qui plonge dans la mer. La pluie a cessé et le soleil revient éclairer la mer et le ciel. Mieux que la télévision, la course du soleil au dessus de la mer, les lumières changeantes, les reflets sur l’eau animent ma soirée. Nous faisons des photos, parfois des vidéos de ces moments, de ces couleurs. Elles ne reflètent pas forcément la réalité, ce n’est pas facile de trouver le bon angle, la belle luminosité. Nos yeux voient toujours plus beau que le rendu photo et…. Nous ne sommes pas photographes 😉 Ces quelques lignes me permettront de me souvenir des sensations associées à ces images. C’est pour cette raison aussi que je ne parle pas que du positif et que j’essaye de retranscrire au mieux mes ressentis. En effet, ces lieux ne sont pas vraiment paradisiaques. Les paysages sont effectivement magnifiques, les couleurs et les contrastes changent rapidement. La mer est parfois bleue marine, turquoise, émeraude, parfois argentée ou rose mais elle est aussi grise et triste, voir déprimante sous la pluie ou lorsque le ciel est nuageux… tous ces kilomètres et on ne profite pas au maximum de la beauté des paysages… puis, les cris des mouettes attirent notre attention, on lève les yeux et nous voyons un magnifique rapace le long de la falaise… peut-être un aigle… Il ne faut pas désespérer, il y a toujours quelque chose de magnifique à voir ici.













Nous reprenons la route avec un ciel très bas et peu de visibilité. Encore quelques plages de sable blanc entourées de rochers, des montagnes dont on ne voit pas les sommets puis le ciel se dégage et nous permet de profiter des jolies couleurs de Nusfjord. C’est un village de rorbu. Un rorbu est une cabane de pêche sur pilotis. Maintenant les rorbuer (pluriel de rorbu 😉)sont utilisés pour loger les touristes. Nous avons visité un village qui ressemblait à un village vacances, Nusfjord fait plutôt penser à un musée où les bateaux de pêches sont remisés dans des hangars et laissent la place aux hors-bord, kayak et bateaux aménagés pour les touristes. Nous ne trouvons pas forcément les villages jolis, ce sont des maisons éparpillées sur la côte, sans cœur de village. Nous sommes peut-être trop habitués aux jolis villages que l’on trouve près de chez nous. Par contre, ces villages sont nichés dans des endroits magnifiques, entre mer et montagne, parsemés d’îlots. C’est ce cadre qui les rend magnifiques. Les Lofoten sont réputés pour la morue. Partout nous voyons des séchoirs à poisson. Ils sont pour la plupart vides, la saison de la morue est terminée. La pêche au cabillaud se fait de février à avril. Les poissons sont ensuite vidés et séchés 3 mois en extérieur puis 3 mois en intérieur. Nous n’en n’avons donc pas vu sur les séchoirs mais en se rapprochant de Sund, nous trouvons un séchoir à poisson garni. On s’approche pour faire des photos… ça pue… désolée, mais il n’y a pas d’autres mots 😂 Il n’y avait que les têtes et nous ne savons pas pourquoi. Sund, n’est pas très fréquenté, il y a très peu de touristes ici, c’est un véritable village de pêcheur. Avant d’arriver à Sund, nous avons vu une jolie église en bois rouge et encore une plage de sable blanc où malgré la température n’excédant pas les 17 degrés, certains jouent dans l’eau. Les plages sont très jolies, l’eau translucide mais… non, ça ne nous donne pas envie de nous baigner 😂




















Nous arrivons au bout de notre parcours dans les Lofoten. Encore Reine à voir et le dernier village Å. Le temps ne se lève pas, le ciel reste couvert avec de grandes bourrasques de vent. Nous avons prévu de monter au dessus de Reine pour admirer la vue souvent mise en avant pour représenter les Lofoten. 522m de dénivelé… Nous nous préparons, mais les nuages de plus en plus épais nous découragent… Que dire de Å… Nous avons traversé le village en voiture, nous ne l’avons pas trouvé joli et toujours du vent du crachin, encore un parking à payer certainement hors de prix comme celui de Reine. Du monde, et toujours très peu de vue… Même pas une photo, nous rebroussons chemin et nous terminons la visite des Lofoten sur cette note plutôt négative. Il y a certainement de jolies randonnées à faire dans cette partie des Lofoten. Mais ce n’est pas ici que je me suis sentie le mieux. La météo en est en partie la cause, mais pas uniquement. Tout l’archipel est touristique, il y a beaucoup de camping-cars mais aussi des gens qui dorment dans leur voiture, des cyclistes des motards, quelques randonneurs… On se croise sur les parkings, sur les routes mais les visites restent en général calmes. A Reine ou à Å, les montagnes sont tellement hautes et proches de la mer que j’ai eu le sentiment d’être coincée entre la montagne et la mer et qu’il n’y avait pas assez de place pour tous ces touristes… Les nuages devaient accentuer cet impression d’enfermement…. Bref j’imaginais l’apothéose et je n’ai pas aimé 🤪 Nous reprenons les tunnels pour sortir de cette pointe des Lofoten, et nous retrouvons cette jolie plage de sable blanc, cette fois ce sont des surfeurs qui s’amusent. Puis, alors que nous avions l’impression que la route s’enfonçait dans une forêt de sapin, nous apercevons un coin de ciel bleu, une montagne au loin, la mer en contrebas… Un spectacle ouvert magnifique qui me remonte le moral. Encore une fois, nous faisons une petite étape et nous nous arrêtons au bord de ce joli fjord et nous nous promenons dans les rochers côté mer où nous ramassons des coquillages puis côté terre où nous faisons une nouvelle récolte de myrtilles. Au dessus de nous un rapace, certainement un aigle avec un poisson dans les griffes. Je refais le plein de sensations positives et le 6 août, nous prenons le ferry et nous quittons les îles Lofoten. La sortie de l’archipel est impressionnante, le ferry slalome entre les rochers, les montagnes s’éloignent et disparaissent dans les nuages qui ne se lèvent toujours pas.
















Ce n’est que plus tard que je pourrai dire ce que je retiens vraiment des Lofoten. J’en ai pas été surprise par le tourisme. Au contraire, j’ai trouvé que les visites sont plutôt fluides. Nous pensions avoir des difficultés à trouver des endroits pour dormir, mais en s’y prenant assez tôt en fin d’après-midi et avec un petit véhicule, nous avons toujours trouvé des endroits sympas, avec une jolie vue pour bivouaquer (gratuitement). Les villages ne sont plus des villages de pêcheurs mais des résidences hôtelières. Tout est organisé pour le tourisme. L’unique route qui traverse l’archipel est très bien aménagée avec des points de vue avec parking et toilettes. On est guidé pour traverser les Lofoten, il n’y a pas d’accès à la nature autre que celui proposé pour les touristes. Il y a bien des randonnées à faire, elles sont souvent longues et difficiles. Nous n’avons pas l’entraînement et les conditions météo ne nous ont pas donné envie de nous lancer. La météo n’a pas vraiment été avec nous mais cela aurait pu être pire. Oui, nous avons eu quelques gouttes de pluie, des nuages, du vent les derniers jours, mais les nuages sont restés en altitude et nous avons toujours pu avoir une vue sur la nature. Ce que je retiens aujourd’hui, ce sont des paysages magnifiques, des couleurs partout. Pendant toute la traversée des Lofoten, il y a quelque chose à regarder. Devant, à gauche à droite, la mer, un lac un rorbu, une montagne, une plage, des rochers le tout un peu mélangé… indescriptible… mais magnifique même sous les nuages. Si dessous, la photo que nous n’avons pas faite 😂

Bonsoir à tous les deux
1ère constatation: la proximité du Pole Nord ( le froid ? le soleil qui joue à cache cache avec la nuit ? n’ont eu aucune incidence sur le fonctionnement de votre sens du reportage photographique et narratif. Vous entretenez notre intérêt à suivre vos aventures et attendre la suite…..
2ème constatation : vous avez su gérer les soucis liés au portable de Laurent qui semblait être un outil indispensable dans la planification et la mémoire de votre aventure. Beaucoup se seraient démoraliser devant cet acharnement du mauvais sort. Bon vent et bonne route pour la suite de vos découvertes. Bisous
Merci Pierre pour ton commentaire. Pour la météo, on était préparé… mais c’est toujours un peu démoralisant d’avoir un temps pas très dégagé… on passe beaucoup de temps dans notre petite boîte au lieu de profiter de la nature. Heureusement qu’on y est bien dans cette boîte 😉
En ce qui concerne le téléphone, on a déjà voyagé sans gps 😂 on a les cartes papiers et le guide mais c’est tellement plus pratique avec le gps 😂
Bisous à vous deux