Danemark

C’est parti pour un road trip au Danemark. La route est longue mais comme d’habitude, nous n’avons aucune pression et nos étapes ne sont pas programmées. Lors de notre premier Bivouac en Allemagne, nous nous dégourdissons les jambes avec une petite balade qui nous amène aux ruines d’un ancien temple. L’atmosphère y est sereine et ressourçante. Le lendemain, nous poursuivons la traversée de l’Allemagne. Petit à petit les paysages changent et deviennent plats, monotones avec des champs d’éoliennes partout. C’est Laurent qui conduit et je tente le crochet sur ses longues autoroutes, cela me passe un peu le temps. Nous passons Hambourg et ses bouchons avant de chercher où nous poser pour la nuit. Nous trouvons un petit spot sympa au bord d’un petit lac mais la pluie nous accompagnera toute la nuit et nous ne profitons pas de ce joli cadre. Après deux journées de route, la lassitude se fait sentir alors nous rejoignons la côte et nous flânons au bord de la mer de Wadden. Une multitude d’oiseaux de toutes espèces se nourri à marrée basse, les digues sont le domaine des moutons. Malgré le vent et le ciel gris, tout est paisible. Les quelques goutes de pluie ne nous empêchent pas de profiter du paysage. Les températures sont étonnements douces (une vingtaine de degré) et varient très peu entre le jour et la nuit. Nous faisons étape dans un petit coin de nature. C’est donc le quatrième jours que nous passons la frontière du Danemark.

Notre premier arrêt au Danemark se fait sur l’ile de Romo où nous sommes déjà allé plusieurs fois. La plage de Romo est accessible aux véhicules mais cette année, nous ne dormons pas sur la plage, nous allons à l’intérieur des terres pour le bivouac. Notre bivouac est le départ des Traktorbus qui emmènent les touristes sur l’ile de Mando. Cette visite n’était pas au programme, mais nous décidons de rejoindre cette ile par un passage à gué avec notre « boite fugueuse » pour une petite visite. Après notre escapade sur l’ile, nous poursuivons notre route et nous visitons Ribe, un village médiéval. Notre parcours au Danemark s’inspire du voyage des « Péripleties » (des Franc-Comtois que nous suivons sur les réseaux sociaux). Nous suivons leur parcours mais les indications que nous trouvons sur notre chemin nous font faire parfois quelques détours. Les applications de traduction nous aident à comprendre les différents panneaux ! Nous remontons la côte où des statues géantes regardent la mer « Men at sea ». C’est une sculpture contemporaine de 9m de haut dont nous ne comprenons pas bien la signification, une histoire d’empreinte de l’homme sur la terre. Puis nous trouvons un spot sympa en bord de mer où nous allons passer deux nuits. Des touristes font du kitesurf, des cavaliers se promènent sur a plage, un parapente passe devant notre porte. Nous sommes dans un coin isolé et calme en bord de mer, mais nous ne nous sentons jamais isolés. Mala s’est fait des copains et a joué une bonne partie de la matinée sur la plage avec d’autres chiens puis nous avons profité de notre journée de repos pour faire une jolie balade à pieds le long de la côte. Nous longeons la plage, puis nous entrons dans une forêt de sapin où la mer apparait entre les arbres. Nous revenons ensuite dans les terres où le spectacle est bien différent, le terrain est marécageux, les vaches se rafraichissent dans un lac. Tout est calme et reposant. il y a parfois d’autres promeneurs, touristes ou locaux ? Nous ne différencions pas forcément, les gens se saluent en disant un « Hej » qui n’est pas prononcé toujours de la même façon.

Nous continuons notre route et nous remontons tranquillement la côte ouest en nous arrêtant de temps en temps pour faire quelques photos. Le paysage est toujours très plat et les routes monotones. Nous suivons une route côtière en gravillon sur une dizaine de kilomètre. Cela nous semble interminable et nous admirons les cyclistes et cyclotouristes que nous croisons sur cette route. Il y a beaucoup de cyclistes au Danemark et comme dans les autres pays nordiques que nous avons visité, il y a de nombreuses pistes cyclables. Si la route n’est pas assez large pour permettre une piste séparée, le marquage au sol rappelle aux conducteurs que les cyclistes peuvent aussi être sur la chaussée. Malgré tout, ces aménagements ne nous donnent pas envie de faire du vélo au Danemark. Les routes sont de grandes lignes droite sans aucun relief et sans vue. Chaque escapade vers la mer, un phare ou une visite demande quelques kilomètres supplémentaires qui sont facilement réalisables en voiture, mais longs à vélo. Ajouter à cela le vent incessant, les kilomètres doivent paraître longs à vélo. Avec notre voiture, nous faisons des escapades régulières du côté de la mer. Nous allons voir un phare, nous nous arrêtons vers des petites cabanes de pêcheurs, de mignons petits ports. Nous admirons les kite surfeurs qui s’amusent. Les arrêts réguliers sont facilités par les nombreux parkings que nous trouvons. Parfois juste une petite place au bord de la route, mais le plus souvent une véritable aire de repos avec des toilettes et des tables de pique nique. Le Danemark regorge d’aires de pique nique, dans les forêts, le long des plages, dans les dunes ou sur les ports, souvent avec des toilettes. D’ailleurs, il y a tellement de toilettes publiques propres avec du papier du savon que nous n’utilisons pas nos toilettes sèches. De nombreux parkings sont équipés de panneaux indicatifs avec les promenades ou les visites à faire. Sous ces panneaux indicatifs, il peut y avoir une petite boîte contenant des prospectus avec le plan de la région et les promenades possibles. Nous avons d’ailleurs utilisé ces prospectus lors d’un de nos bivouacs perdu en forêt pour une balades en soirée.

Route côtière gravillonnée

La côte ouest du Danemark n’est que sable. Chaque escapade du côté de la mer nous amène à une plage. La route qui longe la côte est tracée au milieu des dunes ou sur des bandes de sable entre la mer et les fjords (les fjords au Danemark sont de grandes étendues d’eau (rien à voir avec les fjords de Norvège). En empruntant cette route, nous ne traversons pas de villes, l’habitat est dispersé. Dans sud, les maisons sont souvent construites en briques avec un toit de chaume. Les chaumières se font plus rares dans la partie nord du pays. Nous sommes surpris de voir que les fenêtres n’ont pas de volets à chaque fois que nous venons dans un pays nordique. Nous remarquons également que les fenêtres s’ouvrent vers l’extérieur. Je comprends mieux maintenant pourquoi les fenêtres sont décorées de l’intérieur. Une petite plante ou un petit objet de décoration orne joliment les fenêtres. Les maisons sont souvent bien fleuries avec des hortensias ou d’autres fleurs colorées. Nous jalousons les pelouses bien vertes, sans mauvaises herbes et proprement tondues. Les églises sont entourées d’un cimetière. L’atmosphère dans ces petits cimetières est reposante, propice au recueillement. J’ai visité un cimetière où chaque famille a un petit jardinet en gravillon délimité par des petites haies, tous décorés avec goût. J’entre dans un autre cimetière tout engazonné où les concessions sont matérialisées avec une simple pierres tombales entourées de quelques fleurs. Lorsque nous entrons un peu dans les terres, nous trouvons quelques fermes isolées, de grands champs de céréales, de pomme de terre ou de maïs. Les forêts sont en majorité composées de sapins et de nombreuses promenades sont balisées. Si parfois voyager avec un chien peut être contraignant, ce n’est pas le cas au Danemark. Les chiens ont des parcours en forêt spécifiques. Les « hundeskov» (Hunde : chiens et Skov : forêt). Ce sont des parcelles de forêt entièrement clôturées pour permettre aux chiens de se promener en toute liberté. Les « hundeskoves » sont nombreux au Danemark. Nous en avons testé avec Mala qui n’a pas été spécialement emballée par le principe. Elle a en effet l’habitude d’être en liberté sans chercher à s’éloigner de nous. De plus, les animaux sauvages étant à l’extérieur de ce parc, Mala n’avait pas beaucoup d’odeurs à traquer. Les chiens sont acceptés sur les plages d’ailleurs certaines plages autorisent la circulation et le stationnement des véhicules pour passer une journée à la plage avec tout son matériel à portée de main. Nos escapades à la plages sont bien courte du fait d’un fort vent marin. Pas besoin de se coiffer, même les arbres poussent penchés. Sur une plage, une boîte de feutres est laissée à disposition pour laisser un message sur les galets. Je ne manque pas d’y laisser mon petit mot en français. Je réfléchi à ce que ce pays me procure comme émotions et les mots « sérénités », « calme » et « nature » me viennent à l’esprit. Nous traduisons cela par « douceur de vivre ». Le temps se chargera d’effacer ce message mais je trouvé l’idée sympa. Quelques kilomètres plus au nord, l’ambiance est complètement différente avec de nombreux bunkers , datant de la seconde guerre mondiale et formant le « Mur de l’Atlantique », comme échoués sur la plage et dans les dunes. C’est par hasard que nous découvrons un mémorial de la bataille du Jutland. En 1916, 26 bateaux ont été coulés entraînant la mort de 8645 marins.

Notre séjour au Danemark est très venté, nous nous rendons compte en observant la nature que le vent est fréquent. Les arbres poussent penchés, les haies sont basses du côté du vent dominant et s’élèvent lorsqu’elles sont protégées. Cela donne un aspect biseauté aux arbres. Des haies de grands arbres sont plantés entre les champs de céréales pour couper le vent et si nous voyons un bosquet d’arbres parmi les dunes, on est certain d’y trouver une maison. Nous voyons de nombreuses éoliennes le long de notre route ainsi que des usines où elles sont construites. Ce n’est pas étonnant que 50% de la production électrique du Danemark soit éolienne. De vieux moulins à farines façonnent le paysage. Celui que nous avons visité est en accès libre. Ici, on ne se demande pas si le matériel sera volé ou détruit. On ne se demande pas non plus qui est responsable si quelqu’un tombe de l’échelle qui permet d’observer les engrenages du moulin. Cela me paraît tellement normal que chacun prenne ses responsabilités sans toujours reporter la faute sur les autres. Nous ne voyons pas de panneau de baignade interdite, mais des consignes de précautions à prendre en fonction des courants. Nous voyons des balançoires au milieu de la forêt faites de cordes et d’un morceau de bois. Est ce que la commune est responsable si un enfant se fait mal ? Enfin ceci est un petit aparté, un petit agacement de notre mentalité qui consiste en cas d’accident, à reporter la faute sur les autres et qui conduit à toutes les interdictions que nous connaissons. Pour en revenir au vent, avec les marées, il façonne les dunes. Au nord du pays, nous grimpons sur une immense dune qui nous fait penser à la dune du Pilat. Au somment de cette dune, nous grimpons dans un phare pour admirer le paysage avec un peu de hauteur. Ce phare a été déplacé de 70m à l’intérieur des terres. La mer grignote petit à petit les côtes, les maisons qui étaient au pied du phare on été ensevelies dans le sable. Nous allons voir un gros rocher qui est la seule falaise du Jutland. Pendant notre séjour, le ciel est couvert, nous n’avons pas de pluie, le soleil fait parfois son apparition. Les températures sont toujours autour de 20 degrés. Nous avons un gilet à portée de main que nous mettons en fonction du vent ou de la couverture nageuse. Nos deux dernières journée au Danemark sont plutôt ensoleillées, beaucoup moins ventées et plus chaudes. C’est parfait pour se rendre sur la pointe la plus au nord du Danemark à Skagen. Nous marchons longuement sur la plage le long de la mer Baltique au milieu de la foule pour rejoindre Grenen. C’est une étroite bande de sable où se rencontrent la mer du Nord et la mer Baltique. Pas de farniente sur cette plage, mais du tourisme. Nous arrivons sur la pointe bondée de monde, on se fait une place pour prendre des photos, on tente d’observer les courants contraires de la mer. Je fais abstraction de la foule pour m’imprégner de ces sensations contradictoires, un pied dans la mer du Nord, un pied dans la mer Baltique et je sens les vagues qui arrivent de chaque côté. Nous revenons à la voiture en longeant la mer du Nord. Cette plage est emprunté par les tracteurs emmènent les touristes à Grenen. Après cette impressionnante promenade, nous trouvons un spot en bord de mer et nous profitons d’un très joli coucher de soleil avant de rejoindre la Norvège par le ferry.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *